vendredi 9 février 2007

20 septembre 2005 : une rentrée qui fait mal

Françoise Labridy

1ère séance du CIEN :
quelques jours après

1er Temps

« C’est trop dur » de soutenir et de transmettre ce à quoi on croit nous dit Yasmine. Quand j’étais au collège, la transmission en éducation physique et sportive passait par une parole entre l’élève et le professeur qui pouvait se passer de discours établis. A l’Université c’est impossible, semble-t-elle dire : il y a beaucoup de discours qui veulent s’imposer et qui s’opposent les uns aux autres en se faisant la guerre de la légitimité. Pourtant le poids de la parole et son importance dans le lien direct aux élèves passent dans ses cours théoriques, dans sa pratique de la natation, au point que de nombreux étudiants choisissent en crédit libre « ce qu’elle propose » peut-être plus que le théâtre lui-même. N’y a-t-il pas une réussite, là même où elle ressent une incompétence ? Qu’est-ce qui se faufile en filigrane ? Serait l’amour de transfert ?

Respirer

Etre ici
Mais dans l’esquive
Des mailles

Etre là-bas
Mais dans la pulpe
Du fruit
Andrée Chedid

Presqu’en sortant : haro sur le contrat de travail mis en place dans certaines disciplines scolaires ou dans certaines institutions de soins

Après la parole de Yasmine et la force de l’échange qui s’en est suivi, qu’a été la montée sur la scène des textes de contrat ? L’impossibilité de s’arrêter là, dans les points de suspension pour chacun qu’avait instauré la conversation ? Le retour en force de ce qui essayait de se dénouer, de se traverser dans l’échange précédent ? Est-ce mon angoisse qui l’a amené là, alors que le temps n’était pas suffisant pour aborder cette question des contrats de manière singulière. Trop tôt ou trop tard déjà ? Parce que je n’arrive pas à élaborer seule là-dessus et que j’aurais envie que cela se fasse à plusieurs parce qu’il y a urgence. Depuis quelques temps l’apparition massive dans différentes institutions de «forme d’écrit » à remplir, utilisant de nouveaux sigles, de nouveaux mots qui en évacuent d’autres fait question pour plusieurs d’entre nous (Stéphane, Nadia, Marie-Odile, moi….). Ces nouvelles formalisations de textes écrits, quelles fonctions ont-ils ? Quels effets ont-ils sur le recours à la parole, viennent-ils à la place de la parole, peuvent-ils venir ravaler la parole, ruiner ses possibles, à travers des formules impératives, voire moralisantes, quelles conséquences ont-ils sur les vivants-parlants ?

Françoise Labridy, 27 septembre 2005

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