jeudi 8 février 2007

Estelle G.

Estelle
1) De l'analyse :
Ca commence par anal. Je m'enlise. Ca glisse. Puis je rebondis. Je fais des bons. Je dis. Ca s'éclaircit. Ca va loin. Je vais, je viens, j'y reviens, je préviens. Je revisite le passé, l'histoire. Je relis la vie qu'on avait écrite pour moi. Je m'arrête. Je pleure. Je ris. Je comprends. Je réalise par l'analyse. Et je reprends. J'entreprends. Je prends ma plume, mes mots ou mon stylo et j'écris mon histoire, celle que j'ai envie de vivre. Avec les autres, au milieu des autres, à coté des autres. Nouvelle naissance. Nouvelle venue au monde. Monde cruel, monde imaginaire, monde virtuel, monde réel, monde immonde. Le monde est monde et le restera, qu'il soit monstrueux, qu'il faille être courageux, qu'on aille ou pas aux cieux. Le monde s'engraisse, le monde écrase, le monde en crise, le monde agresse.
"Faire de l'agression une rencontre", et le monde redevient vivant et l'on se surprend à aller contre le vent et l'on a envie d'aller de l'avant. Le monde, la vie, l'homme est dans cette phrase. Tout un programme, non scientifique, non mathématique, non logique, toute une philosophie que de réfléchir et de tenter d'acter dans ce sens. C'est toute une invention, toute une créativité, tout un essai dans lesquels j'ai envie de me lancer, de m'essayer, d'expérimenter. Je me sens et je suis novice, élève de la vie, désireuse d'apprendre à faire, à savoir y faire, à commencer à entre-prendre avec je ne sais quoi, je ne sais qui, je ne sais comment, mais apprendre à aller, pour découvrir et pour rencontrer.
2) L'amour, les amis et les autres.
Aller où mon désir m'emmène,
Emmener mon désir là où je veux aller,
Désirer aller là où je m'emmènerai.
Avancer, cheminer, tourner, tournoyer,
Reculer, s'arrêter, observer, reprendre le chemin,
Se laisser surprendre, se pendre à la prise,
Prendre la prise sur la pente,
Arpenter autrement, tenter le risque de se perdre, de se prendre,
Progresser sur le chemin qui glisse
Dénouer la corde, s'accrocher, s'accorder,
S'encorder, se désaccorder, se lancer,
Se suspendre, se rattrapper, se libérer.
Ces mots que je lis, ces mots que j'entends et ceux que je dis,
Ces paroles accueillies, ces paroles écoutées et celles que je vis,
Ce langage parlé, ce langage muselé et celui que j'ai appris,
Ces rencontres le mardi, ces sujets rassemblés, exprimés, c'est ce que j'apprécie.
Vers où vogue le navire du monde ?
Je ne le sais, tu ne le sais, pourvu qu'il ne fasse pas naufrage.
Toi, moi, nous sommes les bouées,
Eux, ils sont l'océan, et inversement.
Qui est sur le bateau ?
Toi, moi, nous, je, tu île déserte ou terre d'accueil ?
Et je rame, dans ma barque, et tu débarques dans ma vie
Et l'on s'embarque dans le tourbillon des envies.

3) De l'instution.
Dictateur..., dictatature..., dictée, diction, dictionnaire : recueil de mots rangés dans l'ordre alphabétique...Je suis en train de chercher le mot institution dans le dictionnaire pour tenter de nommer ce que je ressens, ce que je vis et ce que je vois. Mettre des mots aussi sur ce que je ne comprends pas, sur ce que je ne supporte plus, sur ce que je trouve parfois inacceptable. Je lis instituer : établir quelque chose de nouveau. Institution : action d'instituer, d'établir. Ensemble de règles établies en vue de la satisfaction d'intérêts collectifs, organisme vivant (...lapsus) visant à les maintenir.
...et la surprise surprend et le lapsus me permet d'aller droit au but en ayant été "attentivement distraite". L'organisme vivant à la place de l'organisme visant. Tout est là. C'est ce qui me pose souvent question. Que vise t on dans les instituions, qui vise t on et pourquoi? Dans quel but, dans quel intérêt ? Pour quel collectif ?Pour celui qui est établi, qui fait partie de l'établissement, ou pour celui qui passe par l'établissement, en collectivité momentanément, soumis aux règles institutionnelles ? Où suis je dans l'institution ? Quelle place est ce que j'occupe ? Comment je me déplace, comment je me décale ? J'ai parfois le sentiment de ramer, de parler, de penser à contre courant. D'aller dans le sens inverse, dans l'inverse du bon sens, de m'essouffler, seule à essayer de rencontrer un peu de vie, un peu d'humain, non institutionnalisé, non contraint, non déshumanisé. Je me sens seule, je nous sens peu à tenter d'instituer, de créer, d'imaginer du nouveau, du qu'on ne connais pas encore, du je ne sais pas quel chemin on va prendre ensemble mais que cela ne nous empêche pas de cheminer, de s'aventurer, de se promener, de parler ensemble. Le nouveau fait peur. Oui, à moi aussi, bien sûr, cela m'arrive. A moi aussi bien sûr cela peut arriver. A moi de l'accepter, de me défaire de cette peur en en faisant autre chose que ce que je crois savoir qu'elle est, qu'elle n'est sans doute pas et qu'elle ne sera peut être jamais. Le nouveau fait peur. et pourtant chaque personne qui entre, qui passe et qui vit un moment dans l'institution n'est elle pas nouvelle ? N'avons nous pas à faire chaque fois avec un sujet nouveau, avec une histoire nouvelle, une situation nouvelle, des mots nouveaux et des nouveaux maux ? Ne serait ce pas plutôt nous qui ne sommes plus nouveaux, qui sommes figés, fixés, statufiés, habitués, expérimentés, savantisés ? L'habitude, le savoir, les grands mots, les grands monstres, les grands dinausaures tuent l'institution et l'action d'instituer. Comment instituer alors qu'on n'a jamais su et qu'on ne saura jamais ni enseigner, ni éduquer et encore moins gouverner ?
Et si c'était le vivant qui permet ce possible ? Et si l'institution est constructible avec, par et pour le vivant, le sujet, le nouveau, celui qui ne sait pas encore? Celui qui construit comme un enfant qui construit sa cabane, son univers, son je(u), son histoire. Comme un enfant qui construit pour de vrai ce qui n'est qu'une cabane avec des morceaux bois, une chambre avec des affaires pas rangées, des "ça n'existe pas" pour ceux qui savent parce qu'ils sont adultes mais qui ne savent pas que les adultes ça n'existe pas. Et si le vivant, c'était celui qui construit avec des p'tits riens, débris colle, des p'tits bonheurs, des p'tits malheurs, des p'tits sourires, des p'tits regards, des p'tites paroles, des p'tites rencontres .... et qui, avec tous ces ptits construit à partir d'une base solide. Les ptits tas se transforment en t'as, lu, t'as vu, en talus, puis en colline et en montagne. Chaque fois, la vue est différente. Et chaque fois, il est bon d'accepter que l'excursion, l'exploitation, l'exploration, l'exclamation, l'ovation s'arrête là et qu'il est temps de redescendre de la montagne, de son nuage, de sa grandeur pour souffler, et recommencer un autre chemin, avec d'autres p'tits riens, d'autres p'tites choses, d'autres p'tites rencontres ... d'autres, du nouveau, du neuf avec de la récup d'ici, de là et d'ailleurs,de soi et des autres.
L'institution manque d'intuition.
L'institution est possible à imposer, comme elle est possible à inventer par chaque un et chaque une d'entre nous.
Il y a ceux qui obligent, qui dirigent, qui infligent, qui établissent des lois, des règles au quotidien et dont on ne sait même plus ce qu'elles sont sensées instituer, sanctionner, établir en vue de la satisfaction d'intérêts collectifs. Une fois encore, s'agit il du collectif qui commande, qui dirige, qui a le pouvoir, qui sait ? S'agit il du peuple, de la collectivité du bas? ou s'agit il de cette mixité où, malgré tout, les sujets ne sont pas égaux, y compris devanr la loi et les institutions . Cette mixité, qui mélange, mixe, broie où les plus forts, les plus faux ne font qu'une bouchée des plus faibles, où les plus forts se gavent d'inégalités.
Il y a ceux qui inventent, qui parlent, qui échouent, qui luttent, qui recommencent, qui essayent, qui tentent, et qui ne savent jamais de quoi est fait après maintenant, mais qui savent qui ne le savent pas.
Il y a les visants, il y a les vivants. Il y a ceux qui visent la vie. Il y a ceux qui la vivent. Il y a ceux qui vente la vie. Il y a ceux qui visent le vent. Il y a ceux qui vivent en visant. Il y a ceux qui vivent en vivant.
A bientôt et au plaisir de nos prochaines rencontres.
Estelle.

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