jeudi 8 février 2007

Retour d’Inde

Marie-Odile

9 mars 06 lendemain de mon anniversaire (58 ans) et de la fête des femmes en moi c’est pas la fête. Un jour nouveau ? qui, quoi, comment,-en formation ? Transmission et adresse ? (qu’est ce que je transmets, à qui je m’adresse ?)

Retour d’Inde (c’était bien) …dinde[1] ? (peur ?pas étonnant en période de grippe aviaire ), reprise du travail…(ça fait tout de suite mal) peur de devenir dingue….(la dingue est une maladie animale ? un(e) mal à dit animal? recours au dictionnaire, dinguer :.être projeté violemment à l’écart ; être jeté, lancé brutalement, envoyer dinguer se débarrasser brutalement de quelqu’un ou de quelque chose sans ménagement, dingue fou détraqué en langue populaire Moi ou l’autre ? comme toujours dans cette opposition binaire(bien, mal …moi l’autre) je sais et le corps que j’habille lui aussi, qu’un travail est à faire pour séparer autant que faire se peut( et ce n’est pas du peu, j’avais loupé encore le p…du eu !!… les autres !!…) l’emprise de l’imaginaire du réel en jeu pour moi. Recours aux mots à leur polysémie à ce qu’ils me font entendre et lire de ce qui m’arrive. L’emploi des mots… et là la langue fait entendre dans le des que je les emploie ? ou qu’ils m’emploient ? les mots de la langue commune frayent en moi ou/et désir d’inscrire dans le monde mes mots( le désir singulier qu’ils charrient), peur de la prolifération et de l’indifférenciation des mots clés ( des mots qui pourraient dire la même chose à tout le monde, le mot est la chose ) sans malentendu, peur de l’uniformisation du modèle (la bonne pratique, le travail d’équipe idéal) de l’hégémonie de la méthode (elle permettrait l’évitement de ce qui rate, cloche, bouleverse, précipite. Elle assure du sérieux quand les émotions doivent être polies), de la généralisation de l’expérimentation -de clones ? (toutes les décisions qui sont prises aujourd’hui le sont au nom du fait qu’il faut que les élèves soient traitées de la même façon, au nom de l’égalité. Mais l’égalité ainsi obtenue n’est plus une égalité d’êtres parlants mais mais une égalité d’individus indéfiniment substituables parce indiscernables. Préconisation de standards. Déni des différences. Mise à la trappe du singulier, de ce qui rate, s’embrouille. Plus de place pour le hors-norme.

Indifférenciation des sexes ? Déni des différences (cette permanence de la volonté que les élèves soient traités de façon identique, qu’ils aient tous les mêmes chances) le même à la place du semblable, la volonté de la méthode, du projet quand ne peut cependant s’écrire qu’un programme. Déni des différences


Ça va mal, je ne dors plus ….précipitation dans le corps, fébrilité, plus de salive …agitation …passage du rire aux larmes ou plutôt l’inverse.
Comment faire avec l’impossible que je rencontre aujourd’hui, un pas de côté pour ne pas en être ravagée et de ce pas à faire en transmettre quelque chose d’insu par nous à d’autres.

Comme toujours dans ces moments quand je sais que la seule possibilité d’ex-traire (je suis fille de paysans), ce qui m’agie (je voulais écrire m’agite, là encore juste avant le t, je viens d’effacer le r ), la frappe sur le clavier est prise dans l’agitation du corps, difficultés visibles à séparer les lettres, pas d’espace(le blanc) entre elles, télescopage, colonisation de l’une par l’autre, peur de la confusion ou de la ségrégation …je viens chercher dans les livres soutien à ce qui cherche à se dire. Ils sont en vrac sur ma table et je viens de passer un temps important à feuilleter l’un et l’autre :
· « les demeurées » de Jeanne Benameur ; « la mère, la Varienne, c’est l’idiote du village. La petite c’est Luce. Quelque chose en elle s’est arrêté…..L’institutrice, Mademoiselle Solange, veut arracher l’enfant à l’ignorance car le savoir est obligatoire. Mais peut-on franchir indemne le seuil de ce monde ?….. »
· « les trois métiers impossibles »éduquer, gouverner, analyser (soigner) M.Fain, M.Cifali, E Enriquez, J.Cornut. Impossibles pas au sens de à franchir mais confrontant sans cesse à maintenir cet impossible sauf à réduire le désir de l’autre. Irréductibilité du sujet, du sujet du désir, altérité.

· « l’invention du quotidien, 1 arts de faire » Michel de Certeau « la raison technicienne croit savoir comment organiser au mieux les choses et les gens, assignant à chacun une place, un rôle, des produits à consommer. Mais l’homme ordinaire se soustrait en silence à cette conformation. Il invente le quotidien grâce aux arts de faire, ruses subtiles, tactiques de résistance par lesquelles il détourne les objets et les codes, se réapproprie l’espace et l’usage à sa façon….. »
· « fragmentation d’un lieu commun » Jane Sautière « 100 textes brefs, segments d’un travail d’éducatrice pénitentiaire et trace de ceux qu’elle, J Sautière a rencontré de part et d’autre des barreaux (détenus, surveillants, collègues) : je vous contiens et je vous déverse. Choisir les mots par lesquels cela s’énonce est une liberté considérable plus haute que les murs qui vous enferment dit-elle, inscription contre l’oubli… »
· « de la société comme texte » P Legendre » « comment un texte s’écrit-il et qu’est ce que cette part de renoncement – un prix-à payer à laquelle est confrontée une société ?….Qu’en est-il de la connaissance du noyau atomique de la Raison auquel est lié l’entre-appartenance du sujet et de la société ? La consommation, le bien être pour tous ( à l’échelle nationale, mondiale) masque la négativité et veut empêcher son penser, dans la non-limite il y en a qui incarnent le négatif soutenant de leur souffrance la normalité ou la jouissance des autres ; d’où la question tue de la culture ultra-moderne : pourquoi ?… Que signifie dans la culture distribuer la part du renoncement ?…. »
· « la reproduction » le fait de l’analyse n°1 ». Autrement
· « la politique des choses » JC Milner
et les deux derniers ceux que j’ai fermé juste avant de consentir à passer à la page blanche
Ironie….je ne vois plus le tout dernier celui que j’ai lâché pour écrire :
· « Frankenstein ou les délires de la raison » Monette Vacquin
mais il était là, il n’est plus là…c’est pas vrai, fébrile je déplace les autres ….non pas là…je l’ai perdu(quoi ?)….il est là dans l’avant dernier devinez lequel :
· « la rencontre. Figures du destin » Autrement. Série mutations.

Mais j’ai oublié :
· « le séminaire livre x l’angoisse » Jacques Lacan l’objet de la formation clinique cette année à Strasbourg, et celle qui me rattrape en ce moment. Hier soir au mini cartel de travail sur le chapitre pour samedi « de l’anal à l’idéal » avec d’autres je découvrais un mot inconnu : transverbérer puisque on ne trouvait pas la définition on a émis des hypothèses à partir des mots qui l’enserraient : Cet au-delà ( qui juste avant renvoie au phallus) est visé dans l’amour. Il est ….soit transverbéré par la castration, soit transfiguré en termes de puissance….je vous les évite …ce matin j’ai trouvé dans le dictionnaire :transpercer( le cœur) en parlant d’une action surnaturelle.
[1] Dinde dans le grand Larousse encyclopédique.n f(abréviation de poule d’Inde à cause de l’origine de cet animal venu d’Amérique. Indes occidentales. Nom donné sans distinction de sexe au poulet d’Inde..Fam femme sotte et prétentieuse. Plumer la dinde, tirer de l’argent ou d’autres valeurs de quelqu’un qui se laisse dépouiller sottement.

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