jeudi 3 janvier 2008

COMPTE RENDU DE LA RENCONTRE DU CIEN LE 04/12/07

- Rappel de Marie Odile du festival de théâtre : « La tête ailleurs ».
La compagnie bretonne « L’oiseau mouche » y a présenté « Le Roi Lear » de Shakespear. La particularité de cette troupe est que ses artistes vivent en Centre d’Aide par le Travail (CAT) ou en Centre d’hébergement et que leur activité professionnelle est le théâtre.
Une rencontre et une conversation avec les acteurs ont suivi la pièce. Hélène met en avant la différence existante entre les comédiens sur scène et ces mêmes personnes, une fois qu’elles sont en présence de quelques uns sans un texte pour se soutenir et pour se soutenir .
Une autre pièce jouée par une autre troupe: « Le Cid ». Le public de lycéens a fait étrangeté pour Marie Odile de par leur présence au texte classique. Intéressés, ils sont restés à l’écoute silencieusement pendant 2h15, et ont beaucoup applaudi

- Forum :

Jacques Alain Miller annonce un grand meeting à la Mutualité « pour la défense et la promotion de la psychanalyse partout où elle est mise en cause », en particulier à l’Université, les 9 et 10 février 2008.

Il annonce également qu’ un colloque pluridisciplinaire aura lieu les 1 et 2 février, au CNRS, sur le thème « Déprime Dépression ». Il bénéficiera du haut patronage du Ministère de la Santé et sera inauguré par Madame Roselyne Bachelot.

- Une conversation prend forme.
Roselyne revient sur le « texte » et sur les effets que ça fait sur les effets que ça a ou que ça n’a plus quand ça se déplace dans un débat. Les effets produits par la mise en langue rimée, la langue bien tournée. Effet de scansion, la mise en rime fait tomber quelque chose. Vincent fera valoir que c’est peut être la mesure qui compte

- Stéphane propose de parler de la langue des insultes.
Il s’interroge sur l’étrangeté vécue lors de la rencontre au cours d’une activité d’équitation entre les adolescents de l’ITEP avec lesquels il travaille, la propriétaire du centre équestre et lui. Les ados lançaient des insultes, entre eux et à celles et ceux qui (ne) voulaient (pas) les entendre. La gérante trouvant cette façon de parler insoutenable a notifié à Stéphane qu’elle ne pourrait plus les accueillir, des clients s’étant plaints de ces comportements déplacés.
Quoi dire, en qualité d’accompagnateur, représenté comme adulte et responsable de ses enfants ?
Faut il se faire le traducteur de quelque chose ? Comment ? De quoi ? Pourquoi ?
Qu’en dire lorsque ça s’impose à des étrangers à cette langue ?
Stéphane y entend une jubilation à manier des mots et à lâcher des mots qui vont choquer l’autre, qui n’est pas dans sa langue.
D’autres réflexions s’en mêlent. La proposition d’une lecture sociologique ouvre la question à la lutte des classes. D’autres se demandent comment
chacun y fait avec la violence ou comment faire face à la difficulté de se confronter aux insultes des adolescents comme à celle soutenir le regard de ceux pour qui ça fait étrangeté. On y lit parfois, quelque chose comme « ils ne savent pas les tenir » qui renvoie à « on ne peut pas les tenir ».
Patrice Fabrizi revient sur l’idée que l’étrangeté émane de l’angoisse de ne pas savoir si cet enfant ou cet adolescent est une exception (on excuse plus facilement un autiste, on accepte son anormalité) ou s’il représente une classe. S’il appartient à un groupe « comme ça », c’est la peur du danger qui naît. Ceci d’autant que quand ça ne se voit pas, c’est plus compliqué. Chacun est plus démuni face à l’inquiétante étrangeté ; cela amène à une réponse particulière.
Hélène évoque une petite fille qui se plante devant une personne : pourquoi t’es noire, la dame lui expliqua qu’elle venait d’Afrique, au retour à l’institution la petite regarda la mappemonde.
Le pourquoi t’es moche une autre fois laissa sans voix.
Un petit garçon se précipita sur une dame et la frappa … colère, devant le regard d’Hélène, elle demanda s’il avait quelque chose … alors dans ce cas, on excuserait … ?


- Françoise propose d’écrire à partir de cette étrangeté après laquelle on est, parfois, on reste sans voix. Après ces moments de « grande solitude » comme le dira Yasmine.

- Un débat autour de ce que peut représenter l’insulte pour chacun clôture cette soirée. Les réflexions et les questions laissent libres les conversations, les méditations et les écritures à venir, à l’instar de celles-ci : l’injure
· est un retour face au réel aseptisé,
· une trouvaille de la langue pour interpeller,
· on constate une intolérance face à elle, et parallèlement l’obscénité des impératifs contre la pulsion,
· comment en faire quelque chose plutôt que d’en être choqué socialement (un dictionnaire, un abécédaire, un annuaire, un bestiaire, un dromadaire bref y’ a de quoi faire !!! ).

Finalement, l’étranger est aussi, celui qui s’est habitué aux codes de la bonne tenue.
Signalons la venue de Noëlle De Smet jeudi 13 décembre à 18h à la MJC Lillebonne.
Le 08/12/07
Estelle Gehle

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