dimanche 16 septembre 2007

Moi j’ai dit bizarre, bizarre, comme c’est étrange

Je vis dans un monde civilisé
Moi, j’dis dans un monde d’étrangeté,
Dans cette actualité où l’étranger n’a pas l’droit d’cité
J’trouve ça étrange, j’suis étonnée
Qu’on laisse pas d’place à la singularité.

Le monde change, j’le trouve étrange
La corruption, l’hypocrisies c’est les démons et les anges,
La misère et l’exclusion, c’est pour ceux qui dérangent
C’est bizarre, quel étrange mélange.

On s’technoïse, on s’parle plus alors on s’bat,
Y’a plus d’mots, on peut même plus dire j’sais pas,
J’ai entendu dire qu’un maire n’acceptait pas ça
Bizarre, étrange, je vous l’demande : où on va ?

Etranger, t’es hors jeu, hors communauté,
Etranger, t’es pas beau, tu pues, t’es sans papiers,
Etranger, t’es sans boulot, sans toit, t’es à éliminer,
Etrangement, sans résistance, on va de ce côté.

Etrange ce monde où s’installe, banale, la violence,
Etrange ces flics qui violent avec aisance, avec suffisance
Etrange cet ordinaire de coups et d’innocence,
Etrange ces anges noirs qui mènent parfois la danse.

Faire tomber l’attente que l’on a de l’autre, c’est l’étrangeté
L’étrangeté, c’est l’autre dans son animalité,
C’est pas moi, noyé, aveuglé par ma normalité
C’est l’étranger qu’a refusé de se normosé.

Etrangement, je découvre l’étranger
Que je suis à moi-même et que j’ai apprivoisé
Pourtant, ça me dérange, ça me démange de l’avouer,
C’est mon étrangeté que je crains, mes étranges pensées.

Quel pont vais-je pouvoir construire ?
Pour traverser la rive, pour ne pas fuir
Pour rencontrer l’altérité et peut être produire
Non plus la haine, la violence mais des mots pour le dire.

Estelle
Le 07 septembre 2007

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